Voix off
Insidieuse, elle trouve la faille, serpente
autour, s’immisce, d’abord en sourdine, s’installe, prend ses aises, creuse un
peu plus, et encouragée, trouve sa place.
Sûre d’elle, de sa portée, elle s’engouffre et
remplit chaque fêlure, chaque plaie laissée par les coups.
Son timbre est grave, son accent roule.
Envahissante, sans complaisance, vrombissante,
elle enfile ses gants, enjambe les cordes effilochées, balance ses uppercuts.
Attaquer, cogner, esquiver pour ne pas tomber.
Match truqué, poids plume contre poids lourds.
Elle s’en fout.
Dernier round, elle doit tenir, ne pas faiblir.
L’enveloppe de chair qui l’entoure peut bien s’ouvrir, hurler, saigner, elle ne
jettera pas l’éponge.
Combat intérieur, les tripes contre la raison.
Question de nature, principe à la con. Pigeon
vole et loup glacé, le ring devient cour de récré.
Règles du jeu revues et corrigées, loi du plus
fort, rébellion en culottes courtes, manège désenchanté : la voix s’esclaffe,
se rebiffe puis se retire.
Silence radio, temps mort, attente.
Je n’aime pas cette voix. Quand elle se tait,
elle me fait peur.
Commentaires
Parlant de sentiers hasardeux, j'ai choisi de te taguer, à partir de demain, vendredi, sur mon blog, pour un petit jeu auquel tu es invitée à participer. Pas d'obligation, naturellement ! A demain peut-être !
Pas toujours évident de faire la part des choses quand elle nous emporte... vais essayer tout de même ;-) !
@Titus :
Merci ! Sur des chemins qui ne mènent nulle part même parfois, mais on ne se refait pas...
Quant à ton jeu, ma curiosité naturelle me pousse à aller voir dès demain bien sûr ! Rdv sur ton blog alors...
@Leilyne :
Cette voix-là raconte une autre histoire encore, mais elle me fait écho aussi.