Le puits

Un brouillard épais, opaque, dangereux.
De celui qui s’infiltre sous la porte, sans avoir été invité, rampant tel un serpent silencieux le long du corridor, avant de vous surprendre au saut du lit.
C’est vous qu’il a choisi, il guettait sa proie depuis un moment déjà.
D’abord il vous enveloppe, faisant mine de vous réchauffer, de vous câliner. Mais très vite, il vous enserre, vous oppresse, vous étouffe.
Vous cherchez à le repousser, vous criez, vous hurlez, vous vous débattez à en pleurer. Rien à faire, son emprise est totale.
Peu à peu, il vous apprivoise, vous acceptez qu’il vous colle à la peau, espérant encore secrètement qu’il jette l’éponge, lassé de votre docilité.
Certain de votre soumission, il vous laisse parfois prendre un peu de distances, vous rattrapant à la volée quand vous semblez hésiter.
Et puis tout se détraque.
Quand enfin il cherche à partir, parce qu’il s'ennuie et n’a plus aucune raison de vous retenir en otage, c’est à votre tour de le supplier.
« Reste… encore un peu… comment vais-je faire sans toi…»
Vous vous êtes habitué à sa présence, la vie est plus confortable avec lui, il est un bon alibi.
Alors vous l’entretenez le gigolo de votre âme torturée, et vous le payez cher.
Devenu son ombre, c’est lui maintenant qui vous contrôle, vous précède, vous cache et vole votre lumière.

Commentaires

:: Karine :: a dit…
brrr ! comme tu dis ...
Anonyme a dit…
je le connais bien celui là !
dès son arrivée, juste que ça chavire et que ça cogne salement ..... comme un 'malàlâme' qui navigue sans destination précise !
Céphée
Bridget a dit…
@Karine : transposition... ;)
@Céphée : ça tangue, ça roule, mais avec une boussole, à portée, garder le cap ! Bises
jean a dit…
"Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille..."
jean
Bridget a dit…
La dompter ne la fait pas disparaître totalement, mais c'est un bon début... Merci de ta visite Jean, ça me fait très plaisir !

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