Des fillettes et des roses

Le gros Monsieur m’a dit
Que je n’étais pas bien belle
Et même plutôt vilaine
Que mes yeux étaient trop grands
Et mes bras bien trop longs
Il a fait une grimace
Découvrant mon jupon
Car mes jambes étaient sales
Mes pieds comme du charbon
Et puis ces cheveux raides
Ce museau de cochon
Vraiment il fallait voir
De quoi avais-je donc l’air
J’ai tourné les talons
Le laissant à sa bière
Sa terrasse son soleil
J’ai remballé mes roses
Me suis mise en sommeil
Mes mains noires refermées
Sur ces piécettes dorées
Ce butin dérisoire
Qu’il me faut amasser
Tous les jours de l’année
Mes yeux sont bien trop grands
Pour contenir cette rage
Ce trop-plein de rancœur
Ils déversent des torrents
Le long de mon voyage
Dès qu’un Monsieur trop gros
Méprisant malpoli
Me dit qu’je ne suis pas belle
Et s’en retourne à sa vie.

Commentaires

Mr SuperOlive a dit…
Hello,
C'est toujours un plaisir de te lire, il y a toujours cette poésie, cette sensibilité et un rythme agréable dans tes textes! à bientôt
Damien a dit…
Beau texte et très jolis sons à la lecture, bravo !
Well a dit…
Les yeux, et aussi le cœur, ne sont pas assez profonds pour contenir toute notre rage...
Unknown a dit…
J'aime beaucoup ton écriture. Tu es sensible aux mots, aux sons et aux couleurs. C'est beau parce qu'on y décèle tes passions.

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