Ombre

Il y avait cette ombre sur le mur qui  l'attendait chaque soir, inlassablement, obstinément. 
Elle se baladait, aux quatre coins de cette chambre vide, prenait parfois en consistance. 
Certains soirs, lorsque le silence devenait trop pesant, il se surprenait à lui confier ses tourments.
Elle ne lui apportait aucune réponse, jamais. 
Elle entamait plutôt une danse folle, comme exaltée par ce tourbillon de questions. 
Il la regardait valser, étourdi par la grâce avec laquelle elle tournoyait sous la lune.
Par un matin plus clair qu'un autre, il décida de la tuer, pour de bon. 
Il recouvrit le mur d'une peinture sombre, épaisse. 
L'ombre manqua d'air et disparut, laissant derrière elle quelques larmes sur le parquet. 

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