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Affichage des articles du février, 2007

Journées bonheur

Quelques jours de congés en cette période de vacances scolaires, histoire de recharger les batteries et de vivre sans obligations, ni horaires, ni rendez-vous ni autres joyeusetés planifiées à l’avance… La vie comme elle vient quoi ! La pluie et le vent sont bien sûr de la partie, donc difficile de profiter de nos jolis chemins de campagne, mais au cas où je l’avais oublié, c’est encore l’hiver... Petits moments sans strass ni paillettes, simples et délicieux comme un pain chaud et croustillant sortant du four. Lever « matinal de chez matinal » pour mes louloutes, même si j’arrive à retarder un peu l’heure du p’tit dej en leur mendiant un gros câlin, cela nous menant royalement au mieux à 8h30, mais qui présage de ce fait d’une journée remplie de petits bonheurs, de grands éclats de rires et de beaucoup de futilités… Une séance de ciné, bien à l’abri de la tempête qui souffle dehors, un paquet de pop-corn sur les genoux, et c’est parti pour une heure trente d’évasion. Un ate

La boîte

Je l’ai trouvée sans la chercher… tout au bout, là-bas, bien cachée, ensevelie sous des tonnes de souvenirs en tout genre… à la fois curieuse et apeurée, je me suis approchée sur la pointe des pieds, avec le sentiment étrange de savoir ce qui m’attendait… le souffle retenu, je l’ai ouverte. Il y eut d’abord ce livre, poussiéreux, flétri et corné, d’avoir été tant de fois parcouru et caressé… des mots qui me parlaient, d’autres encore étrangers et quelques-uns qui cognaient… une histoire comme tant d’autres, un roman de second ordre, pas un prix littéraire, mais le hasard fait tellement bien les choses. Les phrases m’ont engloutie, je suis devenue elles. Puis vint la photo, jaunie et fatiguée d’avoir attendu autant d’années dans cette chambre noire. Celle qui était si étroitement liée à ces mots, comme si les deux personnages de l’histoire s’étaient envolés de ce livre, lettre par lettre, ne laissant que des blancs au fil des pages… et qu'ils s’étaient posés là pour m’attendre. Enfi

La sirène

Rien eu à faire, ton chant l’aura attiré lui aussi. Voix cristalline et pure. Du dehors seulement. A la surface. C’était pourtant un loup de mer averti… tempes grisonnantes, peau mate, et sillons au coin des yeux. Il en avait déjà essuyé des rafales. Pas un marin d’eau douce, pas un p’ tit moussaillon… non, rien à voir… Un de ceux à qui on ne la fait pas… un qui en a vécu des expédition, qui a mouillé dans plus d’un port, qui en est toujours revenu, la tête haute, le menton fier, le sourire aux lèvres, le cœur accroché… Mais tu as su si bien t’y prendre… une fois de plus… une fois de trop… Refrain mélodieux et envoûtant d’une partition pour quatre mains… regard hypnotique dans lequel il a plongé, sans bouée de sauvetage… écailles douces et argentées devenues sous tes eaux salées des lames tranchantes qui l’ont tailladé, saigné… queue frétillante infernale qui l’a entraîné à la dérive…Noyade préméditée… Cimetière sous-marin… Mais il se débat, tu lâches prise, il remonte à la surface… L’

Des mots doux à ma vie

Bien sûr je t’aime, Même si parfois, tu m’ joues des tours, Tu t’ fous de moi… Tu me transportes, de cœur en cœur… Tu m’ouvres des portes, t’en fermes aussi… Tu restes là, dans mes malheurs, D’un air de dire : « C’est pas fini » ! Bien sûr je t’aime quand entre deux, Tu m’ donnes des ailes, tu mets le feu… Le feu qui brûle et qui dévore Ces petites bulles, ces heures en or… Instants précieux, moments magiques, Bénis des Dieux, douceur biblique… Mais oui je t’aime même si je sais, Qu’un jour ou l’autre tu t’ feras la belle, Pour me laisser de beaux souvenirs A emmener sur l’autre rive… Ne t’en fais pas, je n’ t’en veux pas C’est bien comme ça, c’est juste ta loi…

Petit Homme

Fête spéciale aujourd’hui… pas celle des cœurs où Cupidon a posé sa flèche, non, non… Celle d’un petit bonhomme nommé Valentin… Il est arrivé il y a un peu plus de 2 ans maintenant, bien avant la date prévue de rencontre, l’heure d’atterrissage… très tôt, beaucoup trop tôt. 800g, c’est peu… vraiment pas assez… juste de quoi remplir une main… Pressé de découvrir le monde qui allait l’accueillir ? On dira ça oui. Maintenant, on peut… Aujourd’hui, il est là, fier et souriant, taquin et assoiffé de vie, l’œil vif et la démarche assurée, le geste précis et la langue bien pendue, ne se doutant peut-être pas encore tout à fait du long chemin qu’il a déjà parcouru pour arriver jusqu’ici… Il devra savoir un jour, il faudra qu’on lui raconte, qu’on lui explique, qu’on refasse le chemin à l’envers, avec lui, pour lui… Il les a approchés les anges, a certainement trouvé que c’était un peu trop blanc, trop fade, que les couleurs, ça devait être chouette, qu’il y avait certainement des trucs à faire

Un jour ou l'autre...

... ll faudra bien que je vous le dise. Même si ce n'est pas dans nos habitudes, même si je ne sais pas quand, je ne sais pas comment, même si il faut ranger cette pudeur au placard et l'enfermer à double-tour le temps d'un aveu ! On est con parfois, on pense mal, on croit que l’autre sait, que c’est évident, que ça se voit, que l’on a rien à prouver, que c’est naturel… Et un jour, on se prend une bonne claque, de celles qui marquent le bonhomme, qui laissent des traces, qui secouent, qui retournent ! Une incompréhension, une fêlure dans la carcasse, un fossé qui se creuse, un geste qui n’a pas été fait, un mot qui n’a pas été dit, un instant qui n’a pas été accordé, une attention qui n’a pas été portée, et on se retrouve assis par terre, la tête entre les mains, le coeur au bord du vide, le cerveau à l’envers, à se demander ce qui se passe… mais enfin, ils savent pourtant ? Couvés par le même ventre, soignés par les mêmes mains, portés et cajolés par les mêmes bras, grondé

Si seulement je savais...

Comment te dire mon infinie reconnaissance de m’avoir sortie du néant et de m’avoir amenée jusqu’ici… de m’avoir appris beaucoup de ce que je sais et fait de moi une partie de ce que je suis… Comment te dire mon bonheur de t’avoir toujours près de moi pour me relever, me soutenir, me guider lorsque les tempêtes me jettent à terre… pour rire et te réjouir avec moi, avec nous, lorsque les vents sont propices… Comment te donner ce que tu attends sans renverser les rôles et en restant à ma place… Comment me faire pardonner pour tous ces coups, ces mots, ces guerres, futiles mais nécessaires… Comment te faire comprendre que la vie est belle, que ton histoire, que notre histoire n’est pas finie… Comment t’accompagner sur le chemin qu’il te reste encore à faire sans t’envahir… Comment te livrer mes états d’âme sans rajouter à ta mélancolie… Comment te faire partager mes coups de folie sans que tu n’aies peur… Comment te dire merci sans que tu ne pleures ?

Ma maison

Pas celle où je vis, non... L'autre, celle des jours heureux, de l'innocence... celle de mon enfance, de l'insouciance... celle de mes souvenirs... Elle se dresse là devant moi, simple et belle, rassurante et accueillante, conciliante, patiente et convaincue de mes retours... Aujourd'hui, je la vois différemment... Encore assise dans la voiture, le moteur à peine coupé, la ceinture toujours bouclée, un flot de souvenirs déboule et me cloue sur place... pourquoi à cet instant ? Rien de bien particulier à signaler pourtant... Un jour somme toute très ordinaire... ma visite hebdomadaire... La première photo qui surgit de ma mémoire est celle où mon front a embrassé fougueusement le mur de grés là juste en contrebas... j'avais 6 ans et plein d'élan, un brin de folie et une belle dose d'inconscience... rencontre choc entre ces murs et moi... le début d'une grande histoire d'amour... Puis les diapositives se succèdent à un rythme effréné... "un film e

La Dame en noir

Tous les jours elle me sourit et tous les jours je la salue. C’est comme ça… notre petit rite matinal, notre chanson à nous, sa façon de me dire « tu vois, je suis là, je t’attends, aujourd’hui encore »… Elle me parait si petite et si fragile que je crains toujours un violent coup de vent, un méchant rhume, un mauvais rêve … Et pourtant… Son fauteuil en a vu passer des paires de chaussures… des souliers neufs tout brillants et bien cirés, des talons hauts pas toujours assurés, des bottes en caoutchouc toutes crottées, des baskets délacées, des godillots usés, des sandales trouées… Ses yeux en ont vu passer des gens… des pressés, des abrutis, des malpolis, des souriants, des pleurants, des déjantés, des désorientés, des tranquilles, des énervés… Son chien en a vu passer des copines… des errantes, des intéressées, des pimbêches, des « à croquer », des abandonnées, des mal embouchées, des déprimées, des cinglées… Son cœur en a vu passer des hommes… des aimables, des affables, des grossie

Et soudain le silence...

Celui qui espère, Celui qui comprend, Celui qui révèle, Celui qui dit tout… Cet instant hors du temps où les cœurs se gonflent, Où les regards se croisent, Où les âmes se rencontrent, Où les corps se cherchent, Où les lèvres se rapprochent… Cette seconde d’angoisse où se mêlent l’impatience, la peur, le désir et l’envie… Ce moment unique où les souffles convergent, Où les pensées s’effacent, Où les rêves prennent vie… Cette envolée naissante et conjointe vers un autre ciel, une autre rive, un nouveau monde… Ce petit bout d’éternité qui ne sera jamais plus, Déjà mort d’avoir existé, Irremplaçable et à jamais gravé, Juste avant le grand saut, juste avant l’explosion, juste avant le bruit, juste avant la folie…

(Re)Naissance

Il est l’heure… L’heure de sortir en apnée de ce tunnel sombre, sinueux et tellement trop étroit… L’heure d’aller voir dehors si j’y suis… l’heure de m’exposer à la lumière, de plisser les yeux, d’aller prendre un bon bol d’air frais, d’ouvrir toutes ces alvéoles une à une, d’un coup sec et violent, de pousser un cri sauvage et pur, le premier d’une longue série… L’heure de me déplier et de desserrer les poings… l’heure de couper ce cordon qui m’attache encore à tes entrailles… L’heure de téter goulûment la vie, de prendre un bon bain et d’enlever les restes de toi… L’heure de m’emmitoufler dans d’autres draps et de me blottir dans d’autres bras… L’heure de dormir dans un lit à barreaux tout neuf… L’heure d’entendre de nouvelles voix, d’être bercée par d’autres comptines, de voir d’autres regards, de sentir d’autres mains, de frôler d’autres lèvres, de m’asseoir sur d’autres genoux… L’heure de quitter l’avant pour mieux découvrir l’après… L'heure de réapprendre, L'heure de deve