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Affichage des articles du août, 2011

Dans 1000 ans

Et retrouver dans le parfum des fleurs cette idée de nous qui se distille délicatement dans les alizés pourpres et les cieux débordants, La laisser voyager pour apprendre encore de ces rencontres et de nos chemins divergents, L'amener jusqu'à ce rocher surplombant la grande bleue, Y poser notre empreinte et quelques-uns de nos secrets, Souffler aux oiseaux ces notes opalines qui nous bercent sous l'orage... Et revenir dans ce jardin où le lierre enserre la rose.

Inter-section

C'était comme vous croiser, après tant de siècles passés sans nouvelles. Il suffit parfois d'un chemin hasardeux, celui que l'on emprunte sans jamais deviner où il mène. Une route sans panneau d'indication et aux réverbères éteints... "Bonjour" aurait dit l'allumeur... Seul un néon disloqué grésillait sur la façade d'un bar de quartier. La pluie battait mes chevilles, mes os étaient trempés, la porte entrouverte. Derrière le comptoir, un serveur fatigué... dans un coin sombre derrière le pilier de béton, des yeux qui me scrutaient. Votre sourire finit de figer ce qu'il me restait à cet instant de conscience. Je fixai le croissant de lune accroché au coin de votre lèvre, fascinée par l'éclat qu'il donnait à votre visage anguleux. Je pense que j'ai fini par vous sourire à mon tour... Cette fois, je ne pouvais plus m'enfuir, il fallait que je vous affronte, que je plante mes yeux dans les vôtres et que je vous demande

(...)

Et crever de sommeil a force d'abandon.   Y laisser son souffle. Egrener dans la nuit d'ébène des frissons silencieux.  Refermer la  parenthèse d'un pâle sourire fatigué.  Sombrer dans un profond néant  sans rêve ni angoisse.

Rang des Vous

Ils sont alignés et bien sages, défilant sous mes yeux étonnés et timides. A portée de ma vie, distants sans vraiment l'être... Ma main les fait valser, je touche leur visage, des caresses virtuelles sur des peaux émaillées ou ridées. Un arrêt appuyé, une interrogation furtive : et si vous étiez là, comment m'y prendrais-je, que me demanderiez-vous ? Un mot laissé au hasard, une impression de soi, dans la multitude des signes, dans le couloir des noms. Et puis un signal, un écho, une chanson qui resserrent les mailles et créent une illusion. On change les interfaces, toujours sous couverture, se livrant un peu plus et se dénudant l'âme. Des solitudes feintes aux fardeaux bien trop lourds, le jeu toujours binaire réserve quelques surprises. Alors les masques tombent, les chairs deviennent réelles, reprenant leurs droits sur l'imagination. Pour tromper nos angoisses, on s'allonge un instant sur le divan du temps, le lit itinérant des souvenirs écarla