Articles

Affichage des articles du mai, 2010

Des mots doux

Ils flottaient dans l’air du soir, presque imperceptibles, ne s’attendant pas à ce qu’une oreille trop attentive les surprenne et les recueille. Murmurés, susurrés, ils cherchaient un écrin, un écho. Des mots d’amour insouciants, suaves et sensuels, comme la caresse d’une main gantée de velours sur une peau nue. Ils allaient et venaient, d’une bouche à l’autre, s’enrobaient de douceur pour mieux se blottir et se fondre dans les baisers de l’autre. Ils se cachaient parfois, attendant le moment propice pour mieux réapparaître, laissant les lèvres et les souffles les engloutir à nouveau. Rieurs et colorés, osés, acidulés, ils virevoltaient et s'emballaient, pris d’une soudaine frénésie insatiable, portés par le désir qui montait au fil de leurs histoires. Ils finirent par s’éloigner et s’évaporer, faisant place à un silence complice qui les gardait au chaud, à l’abri des indiscrétions.

Echappée belle

Allez viens… On se taille… Je t’emmène… on tourne en rond, on fait des bulles… il est temps ! Avant qu’on ne grandisse trop vite, qu’on ne devienne raisonnable… Ouvre les bras que je m’y élance, que mes chevilles enserrent ta taille, dévalons les heures qui s’étendent devant nous, laissons le fer rouillé et la pluie froide derrière… Allez, laisse tomber tes certitudes, celles qui t’enchainent et te laissent au bord de la route, celles qui t’aveuglent et t’obscurcissent le paysage… Voilà, souris, ça te va tellement bien… J’aime tes yeux quand ils me renvoient cette pleine et douce lueur, quand ils me consument sans rien me promettre… alors je ne manque de rien… Glissons vers ces demains à folle allure, de celle qui nous surprend, qui nous laisse essoufflés, le palpitant gonflé de ce trop plein de vie… Prenons les chemins de traverse, aux détours hasardeux, pour cueillir d’autres envies, inventer d’autres jeux… Allez viens, je t’attends…