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Affichage des articles du novembre, 2007

Même si...

Les Rita Mitsouko "Même Si" envoyé par BECAUSE_MUSIC

Transition...

Juste à côté… Des meubles sur le trottoir, des cartons annotés : celui-ci pour la cuisine, celui-là « Fragile », un autre plein de livres, des bibelots entassés. Effervescence matinale, beaucoup de bras en renfort, du rythme et de la joie, de belles rigolades. Quelques coups de gueule parfois, «fais attention quand même ! », le frigo a eu chaud mais il s’en tire indemne… Ballet de camions, de corps et de voitures : des gens partent, d'autres arrivent, les murs restent… mémoire muette de leur passage, abri précieux de leurs souvenirs. On vit les uns contre les autres mais on se connaît à peine. Des bonjours lancés par dessus les clôtures, une caresse au chien, un sourire le matin, quelques mots sur le temps, les cris des enfants. Masques de circonstances, on feint le « tout va bien », politesses échangées souvent à contre-pieds. Des vies dont on ne sait rien, ou si peu… Madame joue du piano, Monsieur gère ses affaires, les ados vont au lycée, les copains font le

Indécence

Lorsqu’elle revient les lèvres rougies, le cou perlant, les yeux rêveurs. L’amour transpire de tout son corps, par tous ses pores. Elle est assise, les jambes tremblantes, la bouche ouverte, encore offerte. Partie de cache-cache, une parenthèse, un moment off, confondre l’un et croire en l’autre. A ses promesses, ses boniments, ses plates excuses, ses mots gluants. Elle court, elle court, la belle naïve, le cœur devant, lièvre haletant. Au jeu du loup, c’est le plus fort. Oreilles pointues et ouïe fine, poils en bataille et queue dressée, pot de confiture, galette de blé pour l’attirer et la croquer. Le lit est chaud, les draps froissés mais au final, il a gagné, la biche s’incline. Vie parallèle, chemins croisés, histoire banale, à tous les temps. Quête infinie de sensations, force, émotion. Faim de survie, soif de jouissance, séduire et plaire pour mieux s’aimer. Que reste-t-il de nos amours, en mode secret ou au grand jour ? De doux frissons, des rires niais, des maux d

Bises

Ce petit mot que tu me glisses avec malice du bout des lèvres Me fait toujours autant d’effet et tu le sais Délice, supplice, qu’on en finisse, laisse les venir sur mes joues lisses Qu’elles tourbillonnent, s’envolent et claquent, ces belles promises Qu’elles se déposent, tendres et exquises sur mes fossettes Qu’elles se déroulent et se répandent le long de mon cou en pirouettes Qu’elles tambourinent, forcent le passage Trouvent le chemin, percent le barrage Qu’elles me chavirent, me laissent repue De leur douceur, de tant, de plus…

Recul

Cent billets… Alignés les uns derrière les autres, sans queue ni tête, qui tournent en rond. Cent notes de musique pour chanter les tourments, faire valser les emmerdes, rythmer les p’tits bonheurs. Cent états d’âme, humeurs du jour, histoires banales ou cris d’amour. Parce que l’on n’est plus rien ni personne sans souvenirs, fixer maladroitement au mur de cet écran quelques minutes ou quelques heures, comme des tableaux. Autoportraits ou natures mortes, esquisses pastelles ou noir fusain, nus indécents et scènes publiques viennent compléter jour après jour, clopin-clopant, cette galerie. Envie parfois d’en décrocher certains de la toile. Peintures naïves très certainement, et puis après ? Les empiler au fonds du grenier, les brûler ? Réduire en cendres ces traits grossiers, ces dessins inachevés ? Mais à quoi bon ? A l’envers, bancales ou en équilibre, ils sont bien là, font partie de moi. Quelques traces de pigments sous les ongles qui résistent, s’accrochent, ne me quittent

Danse avec les fous

Tu y vas, tu y cours même. Résolu à ne rien voir, tu fermes les yeux, prêt à faire le grand saut. Tu retiens ton souffle et penses à ta mère. Où est-elle d’ailleurs celle-là ? Pourquoi ne te tient-elle pas la main ? Tu n’as jamais pu compter sur elle, tu le sais. Pourquoi cela serait-il différent maintenant ? D’ailleurs, maintenant, c’est trop tard. Tu n’attends plus rien, de personne. Solitude absolue. Enfermement intérieur total. Prisonnier de tes questions et esclave de tes certitudes. Tu vomis ce monde comme il t’a avalé. Tu tournes sur toi-même jusqu’à t’effondrer, te confondre avec le bitume. Chaleur insoutenable et froid simultané. Celui de tes os, de ta chair, de ton sang qui se répand. L’épilogue est long, beaucoup trop long. Tu voudrais que ça s’arrête, tu ne l’avais pas prévu comme ça. Tu pensais pourtant avoir tout écrit, tout décidé. Là aussi, tu t’es trompé. Les doutes t’envahissent à nouveau. La peur et un cri silencieux. Tu renais dans ton dernier

Au clair de la lune...

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... je l’ai regardée, me dire ses histoires, ses jeunes secrets. Ses longs cheveux mêlés et sa bouche entrouverte, son souffle comme une brise, ses longs cils courbés. J’ai frôlé sa joue, pris sa petite main, pour la suivre et la perdre dans ses pays lointains. Ceux qu’elle se fabrique, qu’elle vit en couleurs, mondes joyeux d’enfants peuplés de friandises, de copains copines, de fêtes et de bêtises. Elle a placé ses doigts dans le creux de ma paume, pour que je les entoure, les couve un moment. Pleine de cette chaleur, le cœur assagi, elle s’endort plus forte, glisse vers ses rêveries. Elle a remué, changé de position, bredouillé un peu, et elle a souri. Mon cœur a gonflé, a sonné l’alerte, mes yeux se sont voilés, embués, j’ai ri. Une année de plus, à la regarder vivre, grandir et jouer, à lui apprendre, la couvrir de mots et de gestes tendres. Huit petites années depuis son premier cri, c’était hier bien sûr, mais quel chemin depuis. Elle est là, devant moi, je la

Nol en Si

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Sa peau se tend, gratouille, chatouille. Ses yeux en disent long et son ventre aussi : dôme en construction, bulle imperméable, couveuse de l’avenir. Elle se pose, me regarde. Les mots sont inutiles, un sourire suffit. Envolés les déboires, les histoires passées, les essais plaqués, savoir que c’est possible, enfin, de porter la vie. La tête qui gamberge, le cœur qui explose, la peur qui s’immisce, tous ces sentiments confus et inconnus s’affichent sur son visage, cherchant le miroir qui lui répondra : « t’inquiète pas ma belle, tu y arriveras ». Et puis une absence, un moment à elle… le petit boy s’amuse, fait des pirouettes, tambourine et swingue au fonds de la piscine. Oubliés les nausées, les vieux coups de fatigue, les seins qui débordent, les boutons qui fleurissent. Tous ces petits tracas volent en mille morceaux, à chaque vague intérieure, à chaque soubresaut. La main dans les cheveux, son nez se retrousse, son regard s’éclaire. Encore quelques mois pour faire