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Affichage des articles du mars, 2008

Je de miroir

Penser se reconnaître et trouver quelqu’un d’autre Se surprendre à sourire au reflet inconnu Déjà apprivoisés, le cœur, les mains tendues Une partie de cache-cache pour pimenter l’histoire Puis effet volte-face, pirouette dérisoire Inspecter les recoins de cette surface lisse Embuer le décor, y dessiner un kiss Tatouage éphémère, empreinte fugitive Ne reste que le fantôme d’un baiser monochrome Ses chaînes sont bien lourdes dans cette errance amère Couvrant le bruit des autres et leurs foutues galères La terre peut bien trembler, la souffrance est égoïste Mur de béton armé, bunker anti-missiles Humanité de paille, qui s’écroule dans un souffle Palpitant en sommeil, anesthésié en boucle.

Antalgique

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Crédit photo : Jean Boccacino Images Aucun itinéraire, laisser la feuille de route Arpenter le bitume en repoussant les doutes Accueillir les hasards de ces rues qui se donnent Avec leurs mille visages et leurs voix qui résonnent Accepter l’insouciance pour quelques heures encore Avant de regagner l’habituel décor Admettre de se perdre dans quelque impasse sombre Aux pavés ternis par le passage des ombres Aimer chaque seconde de cette escapade Aventure solitaire pour esprit en balade Admirer les jardins dans la lumière d’hiver Assise sur une valise les pieds dans la poussière Allumer le regard de cette statue de bronze Aux courbes déchirantes pleines d’espoirs et de songes Accrocher un sourire aux branches nues des arbres Avant de redescendre sur cet astre d’ivoire.

Plage déserte

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Deux corps en déroute Qui s’accrochent l’un à l’autre Bouée inespérée Dans les flots en tumulte L’un s’agrippe, l’autre s’éloigne Emporté par les vagues Le ressac les sépare La terre loin devant Soulevés par le courant Leurs forces abandonnées Ils se laissent entraîner Et échouent sur un banc De sable d’amertume Où écume et lichens Enterrent leurs cœurs blessés Sur cette plage déserte Les deux corps se relèvent Fantômes de l’aube pâle Spectres déambulant Sans boussole et voués A errer dans ces dunes Comme des chiens sans collier.