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Affichage des articles du août, 2010

Attention, danger

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Sur l’asphalte. Une nuit d’été lourde et pluvieuse. Un tapis sombre et ruisselant qui se déroule, m’entraînant toujours un peu plus loin, un peu plus vite. J’évite les secousses, zigzague sous les gouttes. Il est tard, la lune est fatiguée. Elle s’est endormie sous son épais duvet nuageux, me laissant seule sous les éclairs. Je souris malgré moi en entendant cette chanson qui sort des enceintes saturées, le volume au maximum pour couvrir la colère du ciel et me rassurer. Seul lien avec la vie ailleurs. Les kilomètres s’enchaînent et me déroutent. Je ne me suis jamais sentie aussi libre et consciente qu’enfermée dans ces parois d’acier. Le ciel se fait plus noir, les cordes d’eau plus épaisses. Je navigue à l’aveugle et glisse sur ce miroir sans tain qui peut se briser au moindre coup de frein. La musique s’emballe. J’aime cette solitude nocturne, cette sensation dangereuse que ma vie dépend à ce moment même de cette ligne blanche à ne pas franchir, de ces pièges à éviter. Cette im

(Dé)Construction

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Une carapace, une armure de chair, un rempart contre les assauts. Le temps l’avait élevé, couche après couche, sans que personne ne s’y oppose. Une vision déformée de soi, un reflet que l’on ne regarde plus tant il fait peur, tant on devine ce qu’il peut devenir, encore. L’incompréhension devant cette forteresse en construction. Contre quoi, contre qui ? Contre soi bien sûr. Toutes ces peurs englouties, ces manques avalés, ces turbulences dévorées. « Ne vous attardez pas… passez votre regard… il n’y a rien qui puisse vous plaire ici. » Le cœur gélifié, le corps pris à son propre piège enveloppant. Le temps venu de l’effeuillage, se donner de nouveaux droits, se réapproprier son image, faire la paix avec son ombre. Désembourber ces lignes enfouies, épurer leur contour… et caresser un espoir, celui un jour de s’aimer un peu plus, enfin.

Le puits

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Un brouillard épais, opaque, dangereux. De celui qui s’infiltre sous la porte, sans avoir été invité, rampant tel un serpent silencieux le long du corridor, avant de vous surprendre au saut du lit. C’est vous qu’il a choisi, il guettait sa proie depuis un moment déjà. D’abord il vous enveloppe, faisant mine de vous réchauffer, de vous câliner. Mais très vite, il vous enserre, vous oppresse, vous étouffe. Vous cherchez à le repousser, vous criez, vous hurlez, vous vous débattez à en pleurer. Rien à faire, son emprise est totale. Peu à peu, il vous apprivoise, vous acceptez qu’il vous colle à la peau, espérant encore secrètement qu’il jette l’éponge, lassé de votre docilité. Certain de votre soumission, il vous laisse parfois prendre un peu de distances, vous rattrapant à la volée quand vous semblez hésiter. Et puis tout se détraque. Quand enfin il cherche à partir, parce qu’il s'ennuie et n’a plus aucune raison de vous retenir en otage, c’est à votre tour de le supplier. « Reste… en