Manque
Comme l’alcoolo au bar du coin Qui s’ la raconte au p’tit matin Descend sa bière sans la regarder Pour ne pas y voir c’ qu’il croit cacher. Comme le junkie qui tremble et cherche Son revendeur à l’air revêche Une dose, une seule, et ça ira Promis juré, enfin il croit. Comme cet enfant aux yeux hagards Qui ne comprend rien sur ce trottoir Qui tend la main et qui attend Le ventre vide, le cœur pendant. Comme toutes ces heures passées sans toi S’étirent, s’envolent et ne reviennent pas Les bras m’en tombent, donnez-moi donc Une ombre à suivre, un horizon Des lettres d’amour à inventer Un air nouveau à respirer Un nom idiot qui me fera sourire Une bouche à prendre, un avenir. L’estomac creux et la tête vide Les poings serrés et l’œil humide J’ clôture la liste de tous ces manques Je tire un trait, fais l’addition : Besoin pour vivre de ce poison.