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Affichage des articles du août, 2007

Manque

Comme l’alcoolo au bar du coin Qui s’ la raconte au p’tit matin Descend sa bière sans la regarder Pour ne pas y voir c’ qu’il croit cacher. Comme le junkie qui tremble et cherche Son revendeur à l’air revêche Une dose, une seule, et ça ira Promis juré, enfin il croit. Comme cet enfant aux yeux hagards Qui ne comprend rien sur ce trottoir Qui tend la main et qui attend Le ventre vide, le cœur pendant. Comme toutes ces heures passées sans toi S’étirent, s’envolent et ne reviennent pas Les bras m’en tombent, donnez-moi donc Une ombre à suivre, un horizon Des lettres d’amour à inventer Un air nouveau à respirer Un nom idiot qui me fera sourire Une bouche à prendre, un avenir. L’estomac creux et la tête vide Les poings serrés et l’œil humide J’ clôture la liste de tous ces manques Je tire un trait, fais l’addition : Besoin pour vivre de ce poison.

Demain mon frère, demain...

T’en auras des rêves, même s’il te faut tailler ton chemin à coup de machette et les chercher comme des trésors, bien planqués derrière l’épaisse forêt de tes emmerdes. Truffées de pièges ces broussailles, les braconniers sont passés par là. Peu importe la manière, le gibier est traqué. Leurs mâchoires laisseront quelques traces dans ta chair bien sûr. Mais la bête sauvage n’est pas morte : même si elle hurle et se tord de douleur, elle n’est que blessée. Tu sens leur présence, ils te guettent, épient tes réactions, prêts à t’achever. C’est mal te connaître. Tu en as déjà surpris plus d’un. La nuit tombe, la lune éclaire de son faisceau d’argent ton encolure. Redresse la tête, regarde les étoiles, choisis-en une, donne lui un nom, celui que tu veux, pourvu qu’il te parle. Laisse-là te guider, te raconter tes lendemains, éclairer ta route et t’apprivoiser. Tes veines se gonflent, le sang bouillonne, la colère monte. Les rôles s’inversent : c’est toi qui leur fait