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Affichage des articles du octobre, 2008

En dessous

En dessous de dentelles Lola déambule Rubans, satin, résilles enlacent de douceur Son corps blanc qui ondule Pénombre, reflets d’argent, pleins et déliés Instant évanescent, elle s’arrête égarée Par la fenêtre ouverte de son toit oublié Un halo de lumière vient l’envelopper La lune lui murmure, lui souffle son air léger Caresse son épaule, sa gorge dénudée Elle se penche et la cueille, la croque, l’engloutit Se remplit de sa force Transportée, elle sourit A ce feu intérieur qui la gagne, l’envisage La remplit d’ivresse pure, de folie, de mirages Elle s’offre sans bruit ni mot au plus clair de la nuit Chevauchée irréelle, chair et ciel réunis Dentelles et soie sauvage retirées, mises à mal L’astre doré s’éclipse, emportant dans sa toile Un peu de sa candeur, quelques notes et soupirs D’une Lola sacrifiée au bûcher du désir.

Sur la toile

En accéléré ses mains. Belles, précises, amoureuses. Ballet romantique sur fonds de pigments. Elles étalent, caressent, tracent, effacent et recommencent, sans cesse. Comme la seule expression de ce corps et de l’âme qui l’habite, elles soufflent, s’inspirent, expirent et le délivrent. Plonger dans la matière, déverser sur le châssis, couche après couche, le reflet de ses angoisses, la couleur de ses tourments, les balayer et les recouvrir de la forme de ses rêves, la vision de son monde. Intérieur, extérieur, tout se mélange. Transe infernale à dix doigts, tableau craché du fonds des tripes, naissance douloureuse et enchanteresse à la fois. Vidé, l’artiste se replie. Doucement la peinture sèche.

Ton pote

Tu as du le voir arriver, de loin, son doux sourire au coin des lèvres. Personne ne t’avait prévenu. Pas lui, ce n’était pas possible, ta vue devait te jouer des tours. Il avait bien des cheveux quand tu es parti… et ce visage qui avait changé… non, tu devais te tromper. Tu t’es sûrement dit que c’était trop tôt, que tu pouvais bien attendre encore un peu, que tu n’étais pas seul, que tu avais tout le temps. Tu as vérifié le calendrier céleste, scruté les écrans de la voie lactée… peut-être t’étais-tu assoupi quelques dizaines d'années ? Tu pensais à ceux d’en bas, à celle assise à ses côtés. Tu t’es penché par-dessus la balustrade de verre, et puis plus de doute, l’image s’est faite plus nette. La brume qui le devançait s’est dissipée, tes yeux se sont accommodés, c'était bien lui. Tu as compris qu’il était heureux de te retrouver, qu’il avançait la démarche assurée, délivré des pinces qui le cisaillaient un peu plus chaque jour depuis ton départ. Tu n’étais pas au courant bie