Ton pote
Tu as du le voir arriver, de loin, son doux sourire au coin des lèvres. Personne ne t’avait prévenu. Pas lui, ce n’était pas possible, ta vue devait te jouer des tours. Il avait bien des cheveux quand tu es parti… et ce visage qui avait changé… non, tu devais te tromper.
Tu t’es sûrement dit que c’était trop tôt, que tu pouvais bien attendre encore un peu, que tu n’étais pas seul, que tu avais tout le temps.
Tu as vérifié le calendrier céleste, scruté les écrans de la voie lactée… peut-être t’étais-tu assoupi quelques dizaines d'années ? Tu pensais à ceux d’en bas, à celle assise à ses côtés. Tu t’es penché par-dessus la balustrade de verre, et puis plus de doute, l’image s’est faite plus nette. La brume qui le devançait s’est dissipée, tes yeux se sont accommodés, c'était bien lui.
Tu as compris qu’il était heureux de te retrouver, qu’il avançait la démarche assurée, délivré des pinces qui le cisaillaient un peu plus chaque jour depuis ton départ. Tu n’étais pas au courant bien sûr, vous aviez tant de choses à rattraper.
Quelques batailles gagnées, au nom du fils ou de la mère. Beaucoup d’embruns chimiques, de souffles perdus, d’heures au parfum d’éther.
Les mots lui revenaient maintenant, plus fluides et plus délicieux que jamais. Tu as du lui tendre la main, la serrer si fort, le rassurer.
Vous alliez pouvoir refaire le monde comme avant, rire à gorge déployée, regarder droit devant, tracer le chemin, jouer à saute-moutons sur les étoiles... partager l'infini.
Tu t’es sûrement dit que c’était trop tôt, que tu pouvais bien attendre encore un peu, que tu n’étais pas seul, que tu avais tout le temps.
Tu as vérifié le calendrier céleste, scruté les écrans de la voie lactée… peut-être t’étais-tu assoupi quelques dizaines d'années ? Tu pensais à ceux d’en bas, à celle assise à ses côtés. Tu t’es penché par-dessus la balustrade de verre, et puis plus de doute, l’image s’est faite plus nette. La brume qui le devançait s’est dissipée, tes yeux se sont accommodés, c'était bien lui.
Tu as compris qu’il était heureux de te retrouver, qu’il avançait la démarche assurée, délivré des pinces qui le cisaillaient un peu plus chaque jour depuis ton départ. Tu n’étais pas au courant bien sûr, vous aviez tant de choses à rattraper.
Quelques batailles gagnées, au nom du fils ou de la mère. Beaucoup d’embruns chimiques, de souffles perdus, d’heures au parfum d’éther.
Les mots lui revenaient maintenant, plus fluides et plus délicieux que jamais. Tu as du lui tendre la main, la serrer si fort, le rassurer.
Vous alliez pouvoir refaire le monde comme avant, rire à gorge déployée, regarder droit devant, tracer le chemin, jouer à saute-moutons sur les étoiles... partager l'infini.
Commentaires
J'aime à le croire en tout cas...
@Marie-laure :
Ou les cueillir avec un filet à papillons...
Biz²
Je pense qu'il n'y avait pas grand chose à pardonner entre ces deux-là... le pote de mon père s'est envolé ce week-end destination l'éternité, quelques 3 années après lui, j'aimerais tellement que ces retrouvailles aient eu lieu... Bises.
Bienvenue ici Joe et merci de tes encouragements. J'ai parcouru ton blog également et celui-ci m'a mise de très très bonne humeur pour la journée ;-) ! Belle découverte pour ma part...
Bienvenue. Du doux-amer oui, c'est exactement ce qui me remplit lorsque je pense à ces 2 là partis rejoindre les étoiles un peu trop tôt. Merci de ta visite.
mon Feu, que j'aime ViVre
Comme tu as raison et comme tes mots m'enchantent... merci pour cet arrêt station éternité, touchée...