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Affichage des articles du septembre, 2008

La serre

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Crédit photo : Jean Boccacino – A travers la vitre de la serre Il est de ces mystères que l’on ne perce jamais Posé là par erreur, coïncidence, hasard Morceau de chair et d’os aux oripeaux blafards Il erre dans ce jardin, dans cette serre humide Balade sa solitude, sa douleur translucide Sous la lumière cuivrée, dans la rosée perlante Il aspire le silence, écoute ses cris muets Déverse de vains sanglots dans la boue à ses pieds Le vide en lui résonne, il le remplit d’amer Il brûle de l’intérieur, cœur malade en jachère La porte vitrée retient sa jungle aux griffes puissantes Ses fauves, ses certitudes, ses amours flétrissantes Il les hait, les adule, boucle folle hésitante Qui le ronge et l’abîme, le torture, l’ensanglante Sous l’horizon en feu, aux démons qui l’acclament, Il se livre et se rend, fatigué, pris au piège De cette torpeur si douce, placebo, cataplasme Il s’échappe de cette île, de ce bout de nulle part Fuit sans se retourner, silhouette lisse et noire.

Au balcon

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J’ veux des couleurs au balcon de mon monde Pour faire taire les obtus qui le regardent de travers Pour crier aux curieux qu’on a le coeur ouvert J’veux y peindre les saisons, accrocher des planètes Des jardins de papier, des mers d’un bleu parfait J’ veux y mettre des étoiles, argentées et filantes Et qu’elles t’emportent léger dans des contrées lointaines Espiègles et sauvages, désertes, chaudes, chamarrées J’attends d' voir ta surprise, ton regard étonné Lorsque nos yeux se croisent sur ces tableaux d’ailleurs Qu’ils te prennent par la main et te permettent d’entrer Le temps d’un saut astral dans ma tête explosée Si tu passes par ici, lève la tienne et regarde Ce que j’voulais te dire sur ces toiles bigarrées C’est que j’ mets des couleurs au balcon de ton monde Pour t’aider à sourire et t’emmener dans ma ronde.

A deux pas

Moins qu’une ombre dans les couloirs de sa mémoire. Tout au plus une brume vaporeuse et floue qui se dissout par beau temps. Le coton de sa voix, de ses cris enfouis le réveille certaines nuits, au carrefour agité de ses remords piétinés et de ses regrets passagers. Il tremble et se relève, ouvre la fenêtre, respire au clair de lune, pour chasser cette odeur d’intimité, ce parfum envahissant qui lui revient soudain et lui brûle les entrailles. Les toits qui se détachent au-dessus de la ville le ramènent dans les combles de son plus vil combat. Il refait le parcours de ces nuits vénéneuses où leur âme et leur cœur jouaient à se défier, où la soie et le crin se frottaient l’un à l’autre. Cette frénésie bestiale qui le mettait à nu, découvrait son ardeur et un vide absolu. L’insupportable pensée de pouvoir se livrer, d’avancer sans armure. Il fallait reculer, tuer le possible dans l’œuf, poignarder son désir et le rendre assassin. Reprendre le contrôle, détachement ultime, remballer ses s