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Affichage des articles du avril, 2008

Désaxée

Si jamais tu voulais danser dans mon sillage Te pendre à mon parfum, comprendre mes mots idiots Kidnapper mes lendemains, voler mes espérances Je t’en prie enfuie-toi, laisse-moi avec mes nuages Mes colères, mes regrets, mes doutes à fleur de peau Mes chaînes et mes secrets, les monstres de mon enfance Je n’ai rien à t’offrir que des frissons amers Des blessures et des plaies, des cicatrices vulgaires Des images qui font peur, des zéros de conduite Je planterais mes griffes comme un chat paniqué Dans ta peau, dans ta chair et dans ton cœur ouvert Lacèrerais ton dos nu et t’aimerais trop vite Avec la folle certitude de te voir t’échapper Impuissant, effrayé par cette rage à l’envers Si jamais je t’approche et te suis comme une ombre Change tout de suite de trottoir, prends les jambes à ton cou Ignore mes appels et fonds-toi dans la foule Je te laisserai me perdre pour ne pas te rendre fou Et rentrerai chez moi noyer ma solitude Dans un verre de vodk

A bien y regarder

J’ai cru que je pourrais mettre une claque à mes peurs Les enterrer vivantes, jouer au nettoyeur Je les ai observées, les ai eu par surprise Certaine de ma toute puissance, sûre de mon emprise Je les ai caressées pour les amadouer Leur ai mis un collier pour les apprivoiser Une muselière et une laisse pour bien les contrôler Me suis vue invincible, forteresse édifiée Sur des sables mouvants, des marécages fumants Embourbée dans la vase des longs couloirs du temps Mes peurs ont bien compris que je n’en menais pas large Elles ont ri dans leurs dents, se sont mises à la page Petites bêtes insoumises révoltées de leur sort Retenues contre leur gré, emprisonnées à tort Comprenant mon manège, elles ont joué le jeu Guettant la moindre faille, un faux-pas, un aveu Les pensant sages et dociles, je ne me suis pas méfiée Leur rendant un peu plus chaque jour de leurs libertés Jusqu’au jour où flottant dans un semi-coma Elles se sont échappées et ont repris le

Comme une plume au vent...

Je flotte... Légère, insouciante, portée par les courants. Des courants d'air, des courants chauds, des courants ivres... Je pourrais m'en faire, je n'en trouve pas la force, je ne me trouve pas d'excuses. Alors je me laisse guider, remettant à plus tard le sérieux et les rides, les marques du devoir, la course aux illusions. Je descends et remonte, au gré des vents changeants, plane ou tourbillonne, survole des terres arides ou des prés verdoyants. Les heures ne comptent plus, je les laisse défiler, je m'entraîne à ma vie avant de me déposer. Je goûte à ce voyage sinueux, déroutant. Je pars à ma rencontre, dictionnaire sous le bras, pour mieux me déchiffrer, me traduire et déleste en chemin quelques malles inutiles, encombrantes et futiles. Demain viendra sans doute m'attraper en plein vol, me remettre dans sa cage. J'ai gardé dans la poche le double de la clé et en profiterai lorsque le temps viendra, joyeux ou tourmenté, pour

Ce soir, il me reste...

Cinq ans dans un carton Des petits bouts de rien Des miettes de pas grand chose Quelques instantanés De vos jolis sourires Des traces de bonne humeur Des bribes de vos délires Trois quatre notes de musique Pour danser sur les tables Des confettis mouillés Des bulles multicolores Des papiers griffonnés Des heures effervescentes Vos regards pleins d’étoiles Et vos cœurs qui débordent.