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Affichage des articles du janvier, 2009

A Bout de souffles...

Bouts de mots, bouts de vies, bouts de nous, nous si froids, nous glacés, nous cinglants, vous en pieds. C’est un hic qui nous guette, une panique, un rejet... le squelette des pourquoi, le spectre de nos amours, des zombies sur papier. Asséchés les ruisseaux de vos larmes, de vos cris étouffés … absorbés vos sourires, vos louanges, vos regrets, restent la peau des douleurs, des abîmes, desséchée et froissée. Une cicatrice banale et mal raccommodée, qui parle à qui l’entend de ses épines fragiles, d’une carapace dorée, épaisse et spongieuse… dans un souffle, désarmée.

Arabesques sur papier couché

Rail express. Deux voies parallèles, destination l’inconnu. Pas très longtemps, juste ce qu’il faut. Voyage d’agrément, pour saisir le mystère, apprivoiser la douceur. Collision. Forte, contrastée, superposée. Négatif positif. Trouver la perle dans les débris, la saisir, l’emporter. Vers un autre espace-temps, dans une autre dimension, aux portes ouvertes et aux frontières absentes. Explorer ses galaxies, se réjouir d’apesanteur, oublier les corps lourds. Absorber sa lumière, renaître de son éclat et revenir. Au même endroit, dans le fer et l’acier, dans la rouille délavée d’une gare sous la pluie.

Divagations nocturnes

Vous me devinez et me contrôlez d’un sourire hypnotique. Le souffle me manque. Poumons de paille, cœur effusion. La bouche tendue vers le ciel pour happer encore quelques molécules invisibles de votre air ravageur, je m’enfonce avec délectation dans un marécage brûlant, me noie dans une mer de lave en fusion. Je fonds et me dissous, m’éparpille en sourdine, tandis que votre voix lointaine et ouatinée ricoche dans mon cortex, rappelle toutes mes cellules. La matière se reforme, je reviens à la vie, remonte de ce cratère, automate déréglée par un grain de rêverie.

Impatience

Ce picotement à fleur de cœur, cette impression de dérouler les aiguilles à l’envers, tressaillement convulsif de tant d’espoir contenu… et l’attente, longue et froide, revêche et hautaine. Tu ne peux pas me piétiner me dit-elle, je suis le passeur, l’incontournable. J’ai beau jouer avec la matière et espérer une accélération des particules, rien ne se passe, rien n’arrive, tout stagne. Ce vide qui me sépare de mon futur proche conjugué au conditionnel se remplit tour à tour de bleu ciel hypothétique, de blancs interrogatifs et de sombres images passées antérieures. Zone de transit, aérogare désert et silencieux… Quelques jours, des siècles.

A vous qui passez...

Effrontément vous sourire Vous reconnaître et de là Attraper vos silences En plein vol du bout des doigts Les poser sur une feuille Les recouvrir de mille éclats De cristaux ou de roches D’or ou de raphia Voler cet air Du temps qui sème Des espoirs et des vies Des comètes et des voix Noyées dans le tumulte Des adultes qui se croient Maîtres, géants bruts Invincibles, bons soldats Recueillir vos regards Dans les paumes de mes mains Dentelés et fragiles Rêveurs ou clandestins Les envelopper de mots Cotons ou papier bulle Cadeaux accordéons Dans mon ciel où s’allume Vos rivières numériques Vos croissants de lune blanche Vos couleurs et vos dunes. Belle année à vous.