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Affichage des articles du juillet, 2010

Suspendue

Un corps sans voile ni artifice. Que le grain de sa peau pour unique couverture. Un corps mis à nu, immobile, aux histoires chaotiques, aux cicatrices blanchies. Il repose devant moi, invitant ma main à se perdre dans le creux de ses détours, sur le plein de ses vies. Frissonnant au moindre battement de cil perdu, il me conte des soupirs passés et me livre ses désirs emmurés. Je le parcours sans réserve, sans retenue, découvrant peu à peu son histoire inachevée. Distillant ses angoisses, dissolvant ses silences, le cocon se fissure au fil de mon voyage. Un vent nouveau l’accompagne, celui de l’insouciance retrouvée, de l’instant accompli.

"Coques, coquilles et coquillages..."

De ces instants fugueurs posés ensemble, il me reste des minutes en apnée, hors du temps, où l’air ne manque jamais. Des fragments de lumière blanche, des bribes d’azur dans nos prunelles, des suites de points liés. Je garde la saveur de nos étreintes salées, de nos grains de peaux ensablées, de nos empreintes coulées dans cette immensité. Je fixe les pastels, dilue tous ces pigments sur des toiles de coton blanc regonflées sous le vent. Nous pêchons des parfums aux couleurs électriques, creusons à pleine mains nos jours qui se dérobent sous un soleil qui pique. Intraveineuse d’amour, molécule addictive, nous vivons sur ce fil de notes sélectives. J’apprends encore le nom de ces heures au zénith, bâtis à demi-mots nos châteaux de granit. Au galop sur nos souffles alignés, je scrute l’horizon, détache nos silhouettes sur cette ligne inventée. Elles prennent en consistance au fil des lunes et des marées, rejoignent ces bulles d’or et tournent en ombres chinoises sur le manège de nos souv