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Affichage des articles du juin, 2014

Inside

Ça grouille à l'intérieur, ça vit, ça enfle, ça frise le trop-plein Folie furieuse qui ronge et consume Acide, brûlante, brutale aussi J'y avais presque cru à cette farce, il s'en était fallu de peu A m'en enliser l'esprit, à m'en pendre la raison Le repos ne viendra-t-il donc jamais que trop tard   Il est bien plus difficile de renoncer que de croire Il en coûte tellement Bercée par vos mots bleus, apaisée sous vos sourires Genou à terre et dos offert, votre bonté, le coup de grâce Que ne suis-je de celles qui osent et qui aimantent Magnétiques, sensuelles, magiciennes, amantes Mais il faut me résoudre à n’être que l’amie Ce mot si doux, si âpre sur vos lèvres convoitées Interdites à ma bouche, tremblante, à votre portée.

Balade

Image
Et marcher sur les pierres Par un matin précieux Les pieds nus, le corps chaud Baigné par le soleil Sentir les vibrations Des entrailles de la terre Deviner la rosée Qui scintille et ruisselle S’enivrer de couleurs Aux mille et un parfums Jouer avec le vent Qui réveille les forêts Regonfle les espoirs Frissonner au détour D’un nuage trop blanc Poser la grande armure Effeuiller le présent Hurler à l’astre là-haut Ces sensations de vie Qui étreignent et emportent Par-delà les douleurs Les déchirures infimes Sournoises et dévorantes Redonner à demain Son sens sa raison d’être Et marcher sur les pierres Pour revenir plus vraie.

Mademoiselle Spleen

Elle s'installe tranquillement sur le rebord de la fenêtre et lui jette un regard complice.   Elle le surprend toujours lorsqu'elle surgit de nulle part. Il l'avait connue un soir d'été, une de ces rencontres inattendues, en terrasse d'un bar oublié.        C'est elle qui l'avait rejoint et qui s'était invitée à sa table.  Ils avaient pris un verre, puis deux, puis trop… Il lui avait confié ses manques, ses regrets, ses ratés. Celles qu’il avait aimées, la maladie de sa mère, une sœur folle à lier, les oiseaux moqueurs et le vide à ses pieds. Attendrie et patiente, elle l’avait enveloppée, pris sur sa poitrine, elle l’avait réchauffé. Sans poser de questions, elle essuyait ses larmes, buvait ses mots charbon. Il se coulait en elle, noyait sa déraison.  Elle était toujours là, de l’aube à la nuit blanche, dormait tout contre lui, frissonnant sur ses hanches. Parfois il la quittait, une escapade en douce, le temps d’une brève histoire, un sursaut dans s

Au nom du père

A la pointe du jour, quand le silence tranquille vient bercer tous mes rêves, faire disparaître mes peurs et mes colères, j’imagine ce voyage que l’on ferait encore. Un voyage enchanteur, dans la forêt des songes, des fantômes bienveillants. Il nous emmène tous deux, au coeur de nos souvenirs, reprend les chemins connus, nous berce de mille chansons. Les jours sont des secondes, les années des soleils, nous marchons côte à côte, remplis de feux ardents. Là les mots n’ont plus cours, ils flottent et disparaissent, ils laissent à nos sourires la place qu’ils méritent. Tu redeviens vivant, ton ombre sur le côté, je redeviens enfant et ma main dans la tienne, me voilà rassurée. Il y a sous le platane la liberté qui roule, l’avenir qui me regarde et toi qui me protège. 

Chanson pour rien

Une chanson pour rien ou juste pour le plaisir D’aligner quelques mots, quelques notes rebelles Une chanson pour rien ou juste par envie folle D’accrocher dans tes yeux de fragiles passerelles Vers des mondes enfouis, vers des châteaux de sel Fredonner dans ton cou, oublier et partir Pour des nuits infinies, des clartés, des empires Y déposer nos vies comme un ultimatum L’urgence en bandoulière, l’envie à fleur de peau Oublier les on-dit, les rires métalliques Laisser couler l’amer, brûler tous les drapeaux Rester cent jours tapis, cachés dans la lumière Des illusions dorées, des étoiles solitaires Revenir à midi charriés par l’océan De nos souvenirs coupables De nos chimères d’enfants Une chanson pour rien ou juste pour te dire Que dans mes longs silences Résonnent tous ces délires.

Onde de choc

Il suffit parfois d'un presque rien, d'un mouvement imperceptible de l'univers, pour consumer tout ce que nous étions, ou croyions être, et devenir une entité nouvelle, un mutant ordinaire.  Où vont les illusions, les douces certitudes quand un regard perdu trouble nos latitudes ? Décalé, à côté, sans repères, vibrer, dans l’ombre, le souffle court, le cœur ouvert. Retrouver la fréquence, l’onde mise en sommeil, fixer dans cet instant la lumière du réveil.